"Et si on pouvait philosopher en regardant Prison
Break, 24h Chrono ou Desperate Housewives? C'est le postulat de départ du livre Philosophie en séries, manuel de réflexion adapté au petit écran, parfait
pour réviser son bac sans décrocher de la télé..."
Pour Thibaut de Saint Maurice, prof de philo, voilà une idée tout à fait sérieuse.
«Les
séries posent très directement des problèmes philosophiques, car elles sont construites autour de dilemmes, de choix parfois simples mais riches en réflexion. Il faut aller de l'écran au texte et
du texte à l'écran, faire dialoguer deux dimensions d'une même réflexion. Pourquoi est-ce qu'on regarde les séries? Parce que leurs histoires nous interpellent, parce qu'on s'identifie à leurs
personnages. Or, la fonction de la philosophie est justement de nous faire réfléchir sur notre existence, pas de nous parler de choses érudites et déconnectées de notre
réalité.»
Treize chapitres pour autant de séries, qui
servent de point de départ à une analyse pédagogique des grands philosophes, mêlant citations des penseurs et de leurs disciples cathodiques.
"Philosophie en séries" se
lit sous la forme de petits chapitres dédiés aux diverses séries explorées.
24
Heures Chrono, Alias, Desperate Housewives, Dexter, Dr House, Grey’s Anatomy, Les Experts, Lost, Nip/Tuck, Prison Break, Rome, Six Feet Under, The Soprano.
Lisez "Philosophie
en séries" et vous serez tout à fait déculpabilisés
en allumant votre TV pour dévorer votre série préférée !
Par exemple, la
série Dexter devient l’occasion de réfléchir à la notion de la justice, entre vengeance et punition en appelant Lévinas à la rescousse, et légalité et légitimité avec
Aristote.
Personnellement c'est la série "Mad Men" ( ce fut ma série de l'été !) que je trouve vraiment intéressante
!
Mad Men dépeint
les composantes de la société et de la culture américaine des années
1960 :
le tabagisme,
l'alcool,
le sexisme,
l'adultère,
lhomophobie,
l'antisémitisme,
le racisme et
l'absence totale de préoccupations envers l'environnement, sont des exemples des thèmes abordés dans la série.
Mad
Men donne cependant des indices sur les
changements radicaux sociaux en approche des années 60 : les problèmes d'anxiété de Betty,
la beat
generation découverte par Don à travers Midge, les remarques sur
l'éventuelle dangerosité du tabac sur la santé (le plus souvent ignorées), l'émancipation du peuple noir américain, avec le discours de Martin Luther
King, le
développement des divorces, l'égalité des sexes, etc.
Le héros, Don Draper est un personnage
complexe. Il a usurpé l'identité d'un autre pour échapper à un destin peu enviable et ce secret est lourd à porter.
En fait, Draper garde secrètes ses liaisons
extra-conjugales, conservant une apparence d'homme intègre et chevaleresque.
Charismatique mais méprisable, séduisant mais lâche, Don Draper reste opaque.
Il semble incarner l'american dream, réussite
professionnelle, belle épouse, belle maison, belle voiture.
Mais à l'heure où le pays commence à douter de lui-même, il est lui aussi fragile et perdu .
Pas d'action spectaculaire, un rythme lent, des dialogues
intelligents, psychologie des personnages très bien décryptée, images magnifiques, je me suis régalée vraiment !
La série a inspiré la rédaction de livres comme
" Mad men, le rêve américain" écrit par deux grands
universitaires américains ( Carveth et Rod ). Ils se sont penchés sur cette série pour nous livrer les clefs de l'Amérique d'aujourd'hui. Je l'ai lu et trouvé intéressant .
" Mad men, un art de vivre" ( Nathalie Azoulai )
présente les coulisses de la série, un très beau livre avec photos documents analyse . Je le commanderai bien au Père Noêl cette année !
Les séries ont envahi nos écrans c'est vrai et nous y succombons souvent
!
Je connais des fans de ' Plus belle la vie " , de "Desesperate Housewifes "
ou du caustique " Docteur House" grâce auquel je connais les maladies auto- immunes !
Chacun trouve son plaisir, simple divertissement, détente , ou véritable
drogue !
Que celui qui n'a jamais succombé lève le doigt !
C'est vrai que le temps passé devant le petit écran est perdu pour d'autres
activités, mais cocooner dans son canapé en regardant sa série c'est bon quand même !
Alors accros aux séries ou non ?