Publié le 26 Février 2010
« Un rêve japonais »
Film allemand de Doris Dörrie
L’histoire :
« Trudi (Hannelore Elsner) apprend que son époux Rudi (Elmar Wepper) est atteint d'une maladie incurable et ne trouve pas le courage de le lui annoncer. Lorsque le médecin lui suggère d’entreprendre pour la dernière fois un voyage avec son mari, Trudi propose à ce dernier, qui n’aime guère quitter le petit village où le couple réside, de rendre visite à leurs enfants à Berlin.
La visite de la capitale, décevante pour les deux parents, est rapidement suivie d’un séjour au bord de la mer Baltique. Là se produit un évènement tragique qui va obliger Rudi à porter un regard neuf sur son épouse, et à partir seul au Japon ...
Là il va rencontrer
Yu, SDF de 18 ans, danseuse de buto, qui va devenir son amie et lui permettre de comprendre la fascination de sa femme pour le Japon, la danse et le mont Fuji. »
Cette histoire subtile au rythme lent est comme un conte traditionnel japonais.
Ce film nous parle de la vie, de l’amour d’un couple uni depuis si longtemps avec leurs habitudes, la routine, les silences...
Des rapports entre les parents qui ont vieilli et les enfants devenus des adultes
distants.
De la part de mystère que chacun porte en soi, de nos rêves secrets, de nos renoncements …
Et de la floraison extraordinaire des cerisiers dans le parc de Tokyo, de leur beauté si fugace.
Le sakura a toujours été un symbole de beauté éphémère au Japon. La vie est considérée comme belle et courte, un peu comme une fleur de cerisier…
Ce film nous touche là où ça fait mal. Avec des moments de grâce et de poésie.
Et les acteurs sont
vraiment magnifiques.
Une excellente surprise diffusée sur Arte jeudi soir.
On y découvre une forme de danse : le buto.
Le butō est une forme de danse contemporaine japonaise. Butō vient du mot bu qui signifie danser, et tō qui signifie taper au sol.
Souvent très lente, cette « danse des ténèbres » a été créée d'abord en réaction à l'occidentalisation du Japon et aussi à une tradition sclérosante des arts vivants japonais mais dans la lignée du nô (lenteur, envoûtement, minimalisme, poésie..).
La bombe d'Hiroshima fut un coup de boutoir pour se remémorer la douleur ou pour
tenter de répondre à la question : « comment peut-on encore danser après l'horreur d'Hiroshima ? » En général cette danse est faite par des hommes et des femmes quasi nus,
dont le corps est souvent peint en blanc.
Quand Yu parle du Mont Fuji, elle dit qu'il est un homme, un monsieur très timide qui se cache le plus souvent derrière un manteau de
nuages...
Il est ainsi des films peu connus et magiques et c'est bien de ne pas passer à côté...
Bisous à tous !