La nostalgie heureuse
Publié le 28 Octobre 2014
Aujourd'hui est un jour profondément triste pour notre famille ...
Il y a 12 ans mon fils Guillaume nous a quittés. Il n' avait que 23 ans mais sa vie était devenue un tel fardeau, son désespoir était si noir qu'il a choisi de mourir.
Après 7 longues années difficiles, il a baissé les armes. Il en avait assez des psys, des séjours à l'hôpital, des médicaments et leurs effets secondaires de plus en plus pénibles.
Assez des hauts, trop hauts pour être vrais et des bas de plus en plus bas.
Il a aussi voulu nous alléger la vie, nous permettre un avenir meilleur. Il ne voyait plus cette petite flamme de l'espoir pour lui même, mais il la voyait pour ceux qu'il aimait.
Il a choisi de se libérer et de nous libérer de toute cette souffrance.
Ses dernières paroles quand nous nous sommes quittés à Toulon sur la jolie place de la Liberté furent : " Ne t'en fais pas maman, tu vas voir, tout va aller mieux bientôt. Profite de ton escapade et surtout profite de la vie ..."
Il m'a offert son si beau sourire et un peu plus loin il s'est retourné pour me faire un signe d'au revoir. C'était une si belle journée d'automne.
Les années ont passé il ne se passe pas de jours sans que je pense à lui .
J'y pense avec douceur, avec amour. Et ce que je ressens, je viens juste d'y mettre un nom. Je ressens de la "nostalgie heureuse".
C'est le titre d'un roman d'Amélie Nothomb. Comme ce titre m'a plu, j'ai lu le récit d' Amélie qui se rend au Japon, un pays cher à son coeur où elle a vécu enfant.
Et dans ce livre, elle évoque ce mot japonais "natsukashü" qui signifie nostalgie heureuse, l'instant où le beau souvenir revient à la mémoire et l'emplit de douceur.